plaisir. Caton, au contraire, loin de s’abaisser à aucune complaisance, menaçait ouvertement de son tribunal tous les méchants et criait à haute voix que la ville avait besoin d’une grande épuration : il conseillait au peuple de choisir, s’il voulait agir sagement, non le plus doux, mais le plus sévère des médecins ; qu’il en trouverait de tels, d’abord en lui et parmi les patriciens, dans Valérius Flaccus, le seul avec qui, employant le fer et le feu pour détruire jusqu’à la racine, comme une nouvelle hydre, le luxe et la mollesse, il pourrait faire le bien de la république. « Tous les autres, disait-il, ne s’efforcent de parvenir à la censure, avec le projet de s’y mal conduire, que parce qu’ils craignent ceux qui l’exerceraient avec justice. » Le peuple romain, dans cette occasion, se montra véritablement grand et digne d’avoir de grands magistrats pour le gouverner ; car, loin de redouter la raideur et l’inflexibilité de Caton, il rejeta ces compétiteurs si doux qui paraissaient disposés à lui complaire en tout, et il nomma Valérius Flaccus avec Caton, qu’il regardait moins comme prétendant à la censure que comme l’exerçant déjà et donnant des ordres qu’on respectait.
XXV. Caton commença l’exercice de sa magistrature en nommant prince du sénat Valé-