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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 5.djvu/345

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fier et qui marchait à sa suite : il lui demanda à haute voix si sa fille était mariée. Cet homme lui répondit qu’elle ne l’était pas, et qu’il n’aurait eu garde de la marier sans l’en prévenir. « Eh bien ! reprit Caton, je vous ai trouvé un gendre qui pourra, je crois, vous convenir, à moins que l’âge ne déplaise à votre fille ; il n’y a rien à reprendre en lui que sa grande vieillesse. — Je m’en rapporte entièrement à vous, lui dit Saloninus ; je donnerai ma fille à qui vous voudrez ; elle est votre cliente et a besoin de votre protection. » Caton, sans différer plus longtemps, lui déclare que c’est pour lui-même qu’il demande sa fille. Saloninus fut d’abord très étonné ; il voyait Caton hors d’âge de se marier ; et, d’ailleurs, il se trouvait fort au-dessous d’une pareille alliance, avec une maison honorée du consulat et du triomphe. Mais, quand il vit que Caton parlait sérieusement, il accepta sa proposition avec joie ; et, dès qu’ils furent arrivés à la place, Caton fit dresser le contrat. Comme on faisait les apprêts de la noce, le fils de Caton, prenant avec lui plusieurs de ses parents et de ses amis, se rendit auprès de son père, et lui demanda quel sujet de plainte ou de déplaisir il pouvait avoir contre son fils, pour lui donner une marâtre. « À Dieu ne plaise, mon fils, lui dit Caton d’une