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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 5.djvu/353

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s’élever au-dessus des autres ; car, les citoyens de la première classe n’avaient que cinq cents médimnes de revenu ; les chevaliers, qui composaient la seconde, en avaient trois cents ; et les citoyens de la troisième, qu’on nommait zeugites, n’en avaient que deux cents. Mais lorsque Caton, sorti d’une petite ville et né dans une condition rustique, se jeta dans le gouvernement de Rome, comme dans une mer sans rivage, cette ville n’était plus gouvernée par les Curius, les Fabricius, les Hostilius ; elle n’appelait plus des citoyens pauvres et des laboureurs, de la charrue et de la bêche, au tribunal, pour en faire ses magistrats et ses chefs. Déjà elle avait pris l’habitude de regarder à la noblesse des familles, à la richesse, aux distributions d’argent, aux sollicitations et aux brigues : enflée de sa puissance, elle traitait avec une fierté insultante ceux qui aspiraient aux charges de la république. Il était bien différent d’avoir à lutter contre un Thémistocle, qui n’avait qu’une naissance commune et une fortune médiocre ; dont tout le bien, quand il entra dans l’administration, ne montait guère qu’à cinq ou même à trois talents (p), ou d’avoir à disputer les premières places de l’état avec les Sci-

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