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PARALLÈLE
D’ARISTIDE ET DE CATON
LE CENSEUR.

Séparateur


I. Après avoir rapporté de ces deux grands hommes ce qui nous a paru le plus digne de mémoire, la vie entière de l’un, comparée à toute la vie de l’autre, offre une différence si peu sensible, qu’elle est presque effacée par plusieurs traits frappants de ressemblance qui se trouvent entre eux. Mais si on les distingue par le détail de leurs actions, comme pour juger un poème ou des tableaux il faut les comparer dans toutes leurs parties, on verra que ce qu’ils ont de commun l’un et l’autre, c’est que, sans aucun secours étranger, ils ne se sont avancés dans le gouvernement que par leur vertu et leur capacité. Mais il semble que, du temps d’Aristide, Athènes n’étant pas encore bien puissante, et les orateurs du peuple, les généraux d’armée qui pouvaient être ses concurrents, ayant à peu près tous la même médiocrité de fortune, il ne lui fut pas difficile de