Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/211

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qui différeraient entre elles par leurs mœurs et leurs genres de vie ; que Dieu avait fixé pour chacune de ces races une durée de temps, limitée par la période de la grande année, que, lorsqu’une race finit et qu’il s’en élève une autre, le ciel ou la terre en donne le signal par quelque mouvement extraordinaire. Ceux qui se sont occupés de ces sortes d’études, ajoutaient-ils, et qui les ont approfondies, connaissent quand il est né sur la terre une espèce d’hommes qui ont d’autres mœurs, d’autres manières de vivre que ceux qui les ont précédés, et dont les dieux prennent plus ou moins de soin. lls font observer que dans ces renouvellements de races il arrive de grands changements ; qu’un des plus sensibles est l’accroissement d’estime et d’honneur qu’obtient, dans une race, la science de la divination, qui voit toutes ses prédictions se vérifier, les dieux faisant connaître aux devins, par les signes les plus clairs et les plus certains, tout ce qui doit arriver ; au lieu que, dans une autre race, cette science est généralement méprisée, parce que la plupart de ses prédictions se font précipitamment sur de simples conjectures, et que la divination n’a, pour connaître l’avenir, que des moyens obscurs et des traces presque effacées. Voilà les fables que débitaient les Toscans qui passaient