Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/237

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pour faire face à l’ennemi, et s’abandonnant à la pente de la montagne, ils tombaient sur leurs propres piques, et se poussaient mutuellement le long de cette pente rapide, pour fuir les ennemis qui se précipitaient sur eux du haut de la montagne et les perçaient aisément ainsi découverts de leurs armes. Il en périt trois mille sur le haut du Thurium. De ceux qui échappèrent à ce premier massacre, les uns allèrent donner dans le corps de troupes de Muréna, qui les avait déjà rangées en bataille, et où ils furent taillés en pièces ; les autres, en courant vers leur camp, se jetèrent avec tant de confusion sur le corps de leur infanterie, qu’ils la remplirent de trouble et d’effroi, et firent perdre à leurs généraux un temps considérable, ce qui fut une des principales causes de leur perte : car Sylla, marchant aussitôt sur eux dans le désordre où ils étaient, et franchissant avec rapidité l’intervalle qui séparait les deux armées, ôta aux chars armés de faux tout leur effet. Ils ne tirent leur force que de la longueur de leur course, qui donne à leur mouvement de l’impétuosité et de la roideur ; s’ils n’ont qu’un court espace pour s’élancer, ils sont sans force et sans action, comme les traits faiblement lancés n’ont point de coup. C’est ce qui arriva en cette occasion aux Barbares : leurs premiers