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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/242

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avec une flotte chargée de quatre-vingt mille hommes, tous bien équipés et les mieux disciplinés des troupes de Mithridate. De là s’étant jeté dans la Béotie, il s’en était rendu maître, et il montrait le plus grand désir d’attirer Sylla à une bataille. Archélaüs eut beau vouloir l’en détourner, Dorylaüs ne l’écouta point ; il affectait même de faire courir le bruit que tant de milliers de combattants n’avaient pu être défaits sans quelque trahison. Sylla revint promptement sur ses pas, et convainquit bientôt ce général qu’Archélaüs était un homme sage, qui connaissait par expérience la valeur des Romains. Dorylaüs, en ayant fait l’essai dans quelques légères escarmouches qui eurent lieu près du mont Tilphossius, fut le premier à dire qu’il ne fallait point risquer de bataille, mais tirer la guerre en longueur et laisser les Romains se consumer eux-mêmes par leurs grandes dépenses. Cependant la plaine d’Orchomène, où ils étaient campés, et qui était si favorable pour une armée supérieure en cavalerie, fit reprendre courage à Archélaüs. De toutes les plaines de la Béotie, la plus belle et la plus vaste est celle qui touche à la ville d’’Orchomène. Elle est découverte et sans arbres, et s’étend jusqu’aux marais où se perd le fleuve Mélas,