Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/243

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qui, naissant près des murs d’Orchomène, est, de tous les fleuves de la Grèce, le seul qui soit navigable à sa source. Comme le Nil, il grossit vers le solstice d’été, et produit des plantes semblables à celles qui croissent sur les bords du fleuve d’Egypte, avec cette différence que celles du Mélas ne s’élèvent pas à une grande hauteur, et ne portent point de fruit. Son cours n’est pas long ; la plus grande partie de ses eaux se jette tout de suite dans des marais couverts de broussailles épaisses, et le reste se mêle avec le Céphise, à l’endroit même où ces marais donnent les roseaux les plus propres à faire des flûtes.

XXI. Quand les deux armées furent campées assez près l’une de l’autre, Archélaüs se tint tranquille dans ses retranchements ; et Sylla fit tirer des tranchées en divers endroits de la plaine, afin d’ôter aux ennemis l’avantage que leur aurait donné cette campagne spacieuse, dont le terrain ferme était si propre aux mouvements de la cavalerie, et de les repousser du côté des marais. Les Barbares, indignés de ces travaux, n’eurent pas plus tôt obtenu de leurs généraux la permission de tomber sur les travailleurs, que, courant à eux avec impétuosité, ils les dissipèrent, et mirent en fuite les troupes qui les soutenaient. Sylla, sautant à bas de son cheval, et saisissant une enseigne, pousse aux ennemis à