Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/250

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nombre de chars armés de faux. Sylla n’avait amené que quatre cohortes et deux cents chevaux. Mithridate vint au-devant de Sylla, et lui tendit la main ; mais Sylla lui demanda, avant tout, s’il consentait à terminer la guerre aux conditions réglées par Archélaüs. Le roi gardant le silence : «Mithridate, reprit Sylla, ignorez-vous que ceux qui ont des demandes à faire doivent parler les premiers, et que les vainqueurs n’ont qu’à les écouter en silence ? » Mithridate entra dans une longue apologie, et voulut rejeter les causes de cette guerre en partie sur les dieux, en partie sur les Romains ; mais Sylla l’interrompant : « J’avais, lui dit-il, entendu dire depuis longtemps que Mithridate était un prince très éloquent, et je le reconnais aujourd’hui moi-même, en voyant avec quelle facilité il déguise sous des paroles spécieuses les actions les plus cruelles et les plus injustes.» Alors, lui reprochant avec amertume toutes ses perfidies, et l’ayant forcé d’en convenir, il lui demande une seconde fois s’il s’en tient aux articles arrêtés avec Archélaüs. Mithridate ayant répondu qu’il les ratifiait, Sylla lui rendit le salut, et l’embrassa avec des témoignages d’affection ; ensuite, ayant fait approcher les rois Nicomède et Ariobarzane, il les réconcilia avec lui. Mithridate, lui ayant remis