Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/252

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et, outre cela, il accabla les particuliers, en livrant leurs maisons à l’insolence des gens de guerre qui y vivaient à discrétion. II ordonna que chaque soldat recevrait par jour de son hôte quatre tétradrachmes, avec un souper pour lui et pour autant d’amis qu’il voudrait amener ; que chaque officier aurait par jour cinquante drachmes, avec une robe pour rester dans la maison, et une autre pour paraître en public.

XXVI. Il partit ensuite d’Éphèse avec toute sa flotte, et entra le troisième jour dans le port du Pirée. Là, après s’être fait initier aux mystères, il prit pour lui la bibliothèque d’Apellicon de Téos, dans laquelle se trouvaient la plupart des ouvrages d’Aristote et de Théophraste, qui n’étaient pas encore fort répandus. On dit que, cette bibliothèque ayant été portée à Rome, le grammairien Tyrannion mit en ordre et éclaircit plusieurs ouvrages de ces deux philosophes ; qu’Andronicus de Rhodes, à qui il donna communication de ces manuscrits, les rendit publics, et y ajouta les tables qu’on y voit maintenant ; car les anciens disciples du Lycée, gens d’esprit et de savoir, connaissaient d’ailleurs très peu de traités d’Aristote et de Théophraste, et les copies qu’ils en avaient