Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans ses filets, comme les oiseleurs font tomber les oiseaux dans le piège par le moyen d’oiseaux privés, les emmena toutes dans son camp. Cet événement fit dire à Carbon qu’ayant à combattre à la fois le lion et le renard qui habitaient dans l’âme de Sylla, c’était le renard qui lui donnait le plus d’affaires. Peu de temps après, le jeune Marius, campé auprès de Signium , avec quatre-vingt-cinq cohortes, présenta la bataille à Sylla, qui lui-même avait la plus grande envie de combattre ce jour-là, d’après le songe qu’il avait eu la nuit précédente. Il avait cru voir le vieux Marius, mort depuis quelques années, qui avertissait son fils de se garder du lendemain, parce qu’il devait lui être funeste. Brûlant donc d’impatience d’en venir aux mains, il mande sur-le-champ Dolabella, qui était campé assez loin de lui. Les ennemis s’emparèrent des chemins et les gardèrent avec soin, pour empêcher cette jonction. Les troupes de Sylla voulurent les en déloger, afin d’ouvrir les passages à leurs camarades. Ils étaient déjà fatigués de ce travail et des combats qu’il fallait livrer, lorsqu’il survint une forte pluie qui leur ôta toutes leurs forces. Les officiers, les voyant dans cet état, allèrent trouver Sylla, et, lui montrant les soldats abattus par la fatigue