Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/263

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faire périr avec ses concitoyens ? » Il avait à peine adressé au dieu cette prière, que, se jetant au milieu de ses soldats, il emploie tour à tour les prières et les menaces, et en saisit même quelques-uns pour les ramener au combat ; mais il ne put empêcher la défaite entière de cette aile gauche, et il fut lui-même entraîné dans son camp par les fuyards, après avoir perdu plusieurs de ses officiers et de ses amis. Un grand nombre de Romains, sortis de la ville pour voir le combat, furent écrasés sous les pieds des hommes et des chevaux. Déjà l’on croyait Rome perdue, et peu s’en fallut que ceux qui tenaient Marius enfermé dans Préneste ne levassent le siège ; des soldats emportés jusque là dans leur fuite pressaient Lucrétius Ofella, qui commandait ce siège, de se retirer promptement, parce que Sylla, disaient-ils, venait d’être tué, et que Rome était au pouvoir de l’ennemi.

XXX. Mais, au milieu de la nuit, il arriva au camp de Sylla des courriers envoyés par Crassus, qui venaient demander à souper pour lui et pour ses soldats. Il lui faisait dire en même temps qu’après avoir vaincu les ennemis, il les avait poursuivis jusqu’à Antemna, et qu’il était campé devant cette. ville. Sylla, ayant appris en même temps que le plus grand