Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/273

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plusieurs jours, Métella mourut. Pendant sa maladie, les prêtres défendirent à Sylla de la voir, et de souiller sa maison par des funérailles. Il lui envoya donc un acte de divorce, et la fit transporter encore vivante dans une autre maison. Observateur superstitieux de cette loi, il viola celle qu’il avait faite lui-même pour borner la dépense des funérailles, et n’épargna rien à celles de Métella. Il n’observa pas davantage les règlements pour la simplicité des repas, dont il était aussi l’auteur ; et, pour pour se consoler de son deuil, il passait les journées dans les débauches et dans les plaisirs. Peu de mois après, il se donna un combat de gladiateurs ; et comme alors les places n’étaient pas encore marquées dans les spectacles, que les hommes et les femmes y étaient confondus ensemble, Sylla se trouva, par hasard, à côté d’une femme très belle et d’une grande naissance : elle était fille de Messala, sœur de l’orateur Hortensius, se nommait Valéria, et venait de faire divorce avec son mari. Cette femme, s’étant approchée de Sylla par-derrière, appuya sa main sur lui, arracha un poil de sa robe, et alla reprendre sa place. Sylla l’ayant fixée avec étonnement : « Seigneur, lui dit-elle, ne soyez pas surpris : je veux avoir aussi quelque part à votre bonheur. » Cette parole fit plaisir à Sylla ; il parut