Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/37

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16. Ce jugement, connu à Rome, ne contribua pas peu à faire obtenir à Marius un troisième consulat ; d'ailleurs, comme on s'attendait à voir les Barbares se diriger sur l'Italie au printemps prochain, et comme les soldats ne voulaient pas s'exposer à combattre contre eux sous un autre général que Marius, on le porta pour la troisième fois au consulat ; mais ce consulat expira[10] avant qu'ils fussent arrivés. Quand le temps des comices approcha, la mort de l'autre consul obligea Marius de laisser le commandement de l'armée à Manius Acilius, et de se rendre à Rome. Plusieurs Romains des plus distingués s'étaient mis sur les rangs ; mais Lucius Saturninus, celui des tribuns qui avait le plus de pouvoir sur le peuple, gagné par Marius, haranguait dans toutes les assemblées, pour persuader les citoyens de continuer Marius dans le consulat ; et comme celui-ci faisait semblant de le refuser, qu'il affectait même de ne pas s'en soucier, Saturninus l'accusait de trahir sa patrie, en ne voulant pas, dans un danger si pressant, accepter le commandement de l'armée. On voyait bien