Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/53

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toute bride quelques-uns de ses amis, dont l'arrivée fit faire un grand silence, dans l'attente des nouvelles qu'ils apportaient. Dès qu'ils furent près de Marius, ils sautèrent à terre, et courant l'embrasser, ils lui annoncèrent qu'il était consul pour la cinquième fois, et lui remirent les lettres qui lui annonçaient sa nomination. La joie vive que causa cette nouvelle mit le comble à celle qu'on ressentait déjà d'une si grande victoire. Toute l'armée témoigna le plaisir qu'elle en avait par des cris de triomphe, qu'elle accompagna du bruit guerrier des armes ; et les officiers ayant de nouveau couronné Marius de laurier, il mit le feu au bûcher, et acheva le sacrifice.

24. Mais la puissance qui ne souffre jamais que la joie des plus grands succès soit pure et sans mélange, qui jette tant de variété dans la vie humaine par des vicissitudes continuelles de bien et de mal, soit qu'on l'appelle fortune, vengeance divine, ou enfin nécessité naturelle des choses humaines, fit arriver peu de jours après, à Marius, de tristes nouvelles de Catulus son collègue, dont le malheur fut pour la ville de Rome un nouveau sujet de terreur, et comme un nuage funeste, une tempête menaçante, au milieu d'un temps calme et serein. Catulus, qu'on avait envoyé pour défendre contre les