Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/57

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porter la nouvelle. Ils envoyèrent même à Marius des ambassadeurs chargés de lui demander, pour eux et pour leurs frères, des terres et des villes où ils pussent s'établir. Marius ayant demandé aux ambassadeurs de quels frères ils voulaient parler, ils répondirent que c'étaient les Teutons. Tous ceux qui étaient présents éclatèrent de rire, et Marius leur dit en plaisantant : « Ne vous inquiétez plus de vos frères ; ils ont la terre que nous leur avons donnée, et qu'ils conserveront à jamais. » Les Barbares, ayant senti l'ironie, s'emportèrent en injures et en menaces, et lui déclarèrent qu'il allait être puni de ses railleries, d'abord par les Cimbres, et ensuite par les Teutons, lorsqu'ils seraient arrivés. « Ils le sont, répliqua Marius ; et il serait peu honnête de vous en aller sans avoir salué vos frères. » En même temps il ordonna qu'on amenât, chargés de chaînes, les rois des Teutons, que les Séquaniens avaient faits prisonniers, comme ils s'enfuyaient dans les Alpes.

26. Les Cimbres n'eurent pas plutôt entendu le rapport de leurs ambassadeurs, qu'ils marchèrent sur-le-champ contre Marius, qui se tenait tranquille dans son camp, et se contentait de le garder. Ce fut, dit-on, pour cette bataille que Marius mit au javelot un changement