Aller au contenu

Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

utile. Jusqu'alors le fer et la hampe étaient cloués ensemble par deux chevilles de fer ; Marius n'en laissa qu'une, et, à la place de l'autre, il en mit une de bois, beaucoup plus aisée à rompre : changement bien imaginé, afin que la pique, en s'attachant au bouclier de l'ennemi, n'y restât pas droite, mais que la cheville de bois en se rompant fit plier la hampe à l'endroit du fer, et que, tenant encore au bouclier, elle traînât à terre et embarrassât l'ennemi. Boïorix, roi des Cimbres, à la tête d'un détachement peu nombreux de cavalerie, s'étant approché du camp de Marius, provoqua ce général à fixer le jour et le lieu du combat, pour décider qui resterait maître du pays. Marius lui répondit que les Romains ne prenaient jamais conseil de leurs ennemis pour combattre ; que cependant il voulait bien satisfaire les Cimbres sur ce qu'ils demandaient. Ils convinrent donc que la bataille se donnerait dans trois jours, et dans la plaine de Verceil, lieu commode aux Romains pour y déployer leur cavalerie, et aux Barbares pour étendre leur nombreuse armée. Les deux partis, arrivés au rendez-vous, se mirent en bataille. Catulus avait sous ses ordres vingt mille trois cents hommes, et Marius trente-deux mille, qui, placés aux deux ailes, environnaient Catulus,