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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/65

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l'en blâmaient, que le bruit des armes l'avait empêché d'entendre la loi : mais il paraissait redouter les cris tumultueux des assemblées publiques. Dans les camps, le besoin qu'on avait de ses talents lui donnait de la dignité et de la puissance ; mais n'ayant pu, dans les affaires politiques, s'élever au premier degré d'honneur et de crédit, il se jeta dans les bras du peuple, dont il brigua la bienveillance et la faveur, ne se souciant point d'être le plus homme de bien, pourvu qu'il fût le plus grand. Il encourut par cette conduite la haine des nobles ; mais celui d'entre eux qu'il redoutait le plus, c'était Métellus, dont il n'avait payé les bienfaits que par la plus noire ingratitude ; qui, naturellement vertueux et ami de la vérité, s'opposait avec force à ceux qui s'insinuaient par des voies peu honnêtes dans la faveur du peuple, en ne parlant que pour lui complaire. Marius résolut donc de le chasser de Rome : pour y parvenir, il se lia intimement avec Glaucias et Saturninus, les plus audacieux des hommes, et qui avaient à leurs ordres une tourbe d'indigents et de séditieux. Il se servit d'eux pour proposer de nouvelles lois, et fit venir à Rome des gens de guerre, qu'il mêla dans les assemblées, pour faire bannir Métellus.

30. L'historien Rutilius, homme de