Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/71

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de peur que la recherche sévère qu'il aurait été obligé de faire des mours et de la conduite des citoyens ne lui eût attiré la haine du peuple.

33. Le décret pour le rappel de Métellus ayant été proposé, Marius parla et agit de tout son pouvoir pour en empêcher l'effet ; mais voyant tous ses efforts inutiles, il y renonça. Le peuple montra le plus grand empressement à ratifier le décret ; et Marius ne pouvant supporter de voir Métellus de retour, s'embarqua pour la Cappadoce et la Galatie, sous prétexte d'aller accomplir les sacrifices qu'il avait voués à la mère des dieux ; mais ce voyage avait un autre motif qui n'était pas connu du peuple. La nature ne l'ayant fait ni pour la paix, ni pour les affaires politiques, il ne devait qu'aux armes sa grandeur et sa fortune. Voyant donc que sa gloire et sa puissance se flétrissaient dans le repos et dans l'inaction, il travaillait à susciter aux Romains de nouvelles affaires. Il espérait qu'en irritant les rois de l'Asie, et surtout Mithridate, qui paraissait assez porté de lui-même à faire la guerre, les Romains le nommeraient sur-le-champ pour combattre contre ce prince ; que bientôt il remplirait Rome de nouveaux triomphes, et sa maison des dépouilles du Pont et des trésors de Mithridate.