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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/91

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bateau de pêcheur, pour passer dans l'île de Cercina, qui est à peu de distance du continent. Ils avaient à peine levé l'ancre, qu'ils virent des cavaliers arriver à l'endroit même qu'ils venaient de quitter. Marius avoua qu'il n'avait pas encore échappé à péril plus pressant. Cependant à Rome, sur la nouvelle qu'on y apprit que Sylla faisait la guerre en Béotie contre les généraux de Mithridate, les consuls[19] se divisèrent, et prirent les armes. Octavius, resté le plus fort, chassa de la ville Cinna, qui voulait y exercer un pouvoir tyrannique, et nomma consul à sa place Cornélius Mérula. Cinna ayant levé des troupes chez les autres peuples d'Italie, fit la guerre aux deux consuls. Marius ne fut pas plutôt instruit de ces mouvements, qu'il résolut de partir sans différer ; et prenant des cavaliers maurusiens, avec quelques-uns de ceux qui lui étaient venus d'Italie, ce qui lui faisait en tout environ mille hommes, il mit à la voile, aborda au port de Télamon, en Étrurie ; et à peine débarqué, il fit publier à son de trompe qu'il donnerait la liberté aux esclaves qui, viendraient se joindre à lui. Les laboureurs et les bergers du pays, tous de condition libre, accoururent sur la côte, attirés par la réputation