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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/103

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I. Il ne faut pas s’étonner sans doute que, parmi ces vicissitudes continuelles que la fortune présente dans une suite infinie de siècles, le hasard amène souvent des accidents semblables. Ou le nombre des événements qui doivent avoir lieu n’est pas fixé, et alors la fortune a, dans une matière prodigieusement féconde, une source intarissable d’effets qui se ressemblent ; ou ce nombre est déterminé : et dans cette supposition, ces effets doivent se répéter souvent, puisqu’ils sont amenés par les mêmes causes. Il est des personnes qui aiment à recueillir ce qu’elles ont vu ou entendu dire de ces aventures pareilles qui, produites par la fortune, semblent, par leur conformité, être l’ouvrage de la raison et de la prévoyance. Ainsi l’on raconte que les deux Attys, personnages d’une naissance illustre, l’un né en Syrie et l’autre en Arcadie, furent tués tous deux par un sanglier ; que des deux Ac-