Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/149

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pour un certain Aufidius, lui découvrit le complot. Aufidius en fut fort étonné, car il était lui-même de la conjuration ; mais il ne savait pas que Manlius y fût entré. Bien plus troublé quand ce jeune homme lui nomma Perpenna, Grécinus, et quelques autres qu’il savait être au nombre des conjurés, il traita, devant ce jeune homme, tous ces propos de chimères, et lui dit de n’ajouter aucune foi à ce que lui disait Manlius, qui n’était qu’un homme vain et léger. Cependant il va trouver Perpenna, lui apprend le danger où ils se trouvent, et lui conseille de hâter le moment de l’exécution. Les autres conjurés ayant appuyé son avis, ils mènent à Sertorius un homme qu’ils avaient suborné, et qui lui remit des lettres par lesquelles on apprenait qu’un de ses lieutenants avait remporté une victoire importante, et fait un grand carnage des ennemis. Sertorius, ravi de joie, fit un sacrifice pour remercier les dieux de cette heureuse nouvelle. Perpenna saisit ce moment pour l’inviter à un festin qu’il donnait à ses amis, qui tous étaient des complices de la conjuration, et il lui fait de si vives instances qu’il le détermine à s’y rendre.

XXX Sertorius faisait observer dans tous ses repas beaucoup de modestie et de décence ; il n’y souffrait ni action ni discours déshonnête,