Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/470

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XI. Pendant que Philippe faisait la guerre aux Byzantins, Alexandre, qu’il avait laissé en Macédoine, chargé seul du gouvernement et dépositaire du sceau royal, quoiqu’il n’eût alors que seize ans, soumit les Médares qui s’étaient révoltés, prit leur ville capitale, les en chassa, mit à leur place de nouveaux habitants tirés de divers peuples et donna à la ville le nom d’Alexandropolis. Il se trouva à la bataille que Philippe livra contre les Grecs à Chéronée ; et ce fut lui, dit-on, qui chargea le premier le bataillon sacré des Thébains. On voyait encore de mon temps, près du Céphise, un vieux chêne près duquel on avait tendu son pavillon, et qu’on appelait le chêne d’Alexandre. Ce fut dans le voisinage de ce lieu qu’on enterra les Macédoniens qui avaient péri à cette bataille. Tous ces exploits ne pouvaient qu’inspirer à Philippe un grand amour pour son fils ; et il était ravi d’entendre les Macédoniens donner à Alexandre le nom de roi, et à Philippe celui de général.

XII. Mais les troubles que causèrent à la cour les amours de Philippe et les nouveaux mariages qu’il contracta, la jalousie de ses femmes entre elles, maladie qui se communiqua en quelque sorte à tout le royaume, excitèrent entre lui et son fils de fréquents débats et des divisions