Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/471

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violentes, que l’humeur hautaine d’Olympias, naturellement jalouse et vindicative, fomentait encore, en aigrissant Alexandre. Attalus lui donna lieu de faire éclater son ressentiment aux noces de Cléopâtre, dont Philippe était devenu passionnément amoureux, et qu’il épousa toute jeune, malgré la disproportion de l’âge. Attalus, oncle de cette princesse, ayant bu, dans le festin, avec excès, exhorta les Macédoniens à demander aux dieux qu’il naquît de Philippe et de Cléopâtre un héritier légitime du trône de Macédoine : « Scélérat, lui dit Alexandre, furieux de cet outrage, me prends-tu donc pour un bâtard ? » et en même temps il lui jette sa coupe à la tête. Philippe, se levant de table, alla sur lui l’épée nue à la main ; mais, par bonheur pour l’un et pour l’autre, la colère et l’ivresse le firent tomber. Alexandre, insultant à sa chute : « Macédoniens, s’écria-t-il, voilà cet homme qui se préparait à passer d’Europe en Asie, et qui, en passant d’une table à une autre, se laisse tomber. » Après cette insulte, faite dans la chaleur du vin, il prit sa mère Olympias, qu’il conduisit en Épire, et se retira lui-même chez les Illyriens.

XIII. Dans ce temps. Démarate le Corinthien, qui, lié d’hospitalité avec Philippe,