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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/489

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timon et qu’il eut retiré le joug à lui. Il partit de Gordyum pour aller soumettre la Paphlagonie et la Cappadoce ; et, ayant appris la mort de Memnon, le seul des généraux de Darius qui, du côté de la mer, pût lui susciter le plus d’affaires et le plus d’obstacles, il se confirma dans le dessein qu’il avait formé de conduire son armée vers les hautes provinces de l’Asie. Darius était déjà parti de Suse, plein de confiance dans la multitude de ses troupes, qui montaient à plus de six cent mille combattants ; il était surtout encouragé par un songe dont les mages lui avaient donné une interprétation dictée plutôt par le désir de lui plaire, que par la vraisemblance. Il avait songé que la phalange macédonienne était tout environnée de flammes ; qu’Alexandre, vêtu de la même robe qu’il avait autrefois portée lui-même lorsqu’il était astande du roi de Perse, le servait comme un de ses officiers ; et qu’après être entré dans le temple de Bélus, il avait subitement disparu. Le dieu, par cette vision, paraissait annoncer assez clairement que la puissance des Macédoniens parviendrait au plus grand éclat, que leur roi serait un jour maître de l’Asie, comme Darius l’était alors, après être devenu roi de