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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/507

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Au sein des vastes mers dont l’Égypte est baignée,
Est l’île de Pharos, dès longtemps renommée.

XXXVI. Aussitôt il se lève et va voir cette île de Pharos, qui alors était un peu au-dessus de l’embouchure canopique du Nil et qui aujourd’hui tient au continent par une chaussée qu’on y a construite. Il admira la position de cette île, qui, semblable à un isthme, est de la forme d’une langue de terre plus longue que large et qui, séparant de la mer un étang considérable, se termine en un grand port. Il dit qu’Homère, admirable en tout, était aussi un habile architecte ; et ; il ordonna qu’on traçât un plan de la nouvelle ville, conforme à la position du lieu. Comme les architectes n’avaient pas de craie, ils prirent de la farine et tracèrent sur le terrain, dont la couleur est noirâtre, une enceinte en forme de croissant, dont les bases droites et de grandeur égale renfermaient tout l’espace compris dans cette enceinte, semblable à un manteau macédonien, qui va en se rétrécissant. Le roi considérait ce plan avec plaisir, lorsque tout-à-coup un nombre infini de grands oiseaux de toute espèce vinrent fondre comme des nuées sur cette enceinte et mangèrent toute la farine. Alexandre était troublé de ce prodige ; mais les devins le