Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/515

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les princesses, s’étant enfui du camp, courut à toute bride apprendre à Darius la mort de la reine.

XLII. A cette nouvelle, Darius se frappant la tête de douleur et versant un torrent de larmes : « Hélas ! s’écria-t-il, à quelle destinée les Perses sont réduits ! la femme et la sœur de leur roi, prisonnière pendant sa vie, est, après sa mort, privée des obsèques dues à son rang. — Pour ses obsèques, reprit l’eunuque, pour tous les honneurs que méritait une reine, vous n’avez pas, seigneur, à accuser le destin des Perses : ni ma maîtresse Statira, tant qu’elle a vécu, ni la reine votre mère, ni les princesses vos filles, n’ont eu à regretter aucun des biens et des honneurs dont elles jouissaient avant leur captivité, excepté celui de voir la lumière de vos yeux, que notre souverain seigneur Orosmade rétablira dans tout son éclat. Après sa mort, Statira n’a été privée d’aucune des distinctions qui pouvaient accompagner ses funérailles ; elle a même été honorée des larmes de ses ennemis ; car Alexandre n’est pas moins généreux après la victoire que vaillant dans les combats. » Ces paroles portèrent le trouble