Page:Plutarque - Vies des hommes illustres, Charpentier, 1853, Tome 2.djvu/393

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l’appelant sacrilège et barbare ; puis, levant sa chlamyde devant ses yeux il se prit à pleurer ; car il se rappelait la mort d’Antigonus son aïeul, et celle de Démétrius son père, qui étaient pour lui des exemples domestiques de l’inconstance de la Fortune. Il fit donc brûler avec honneur la tête et le corps de Pyrrhus ; et, quand Alcyonée, ayant trouvé Hélénus dans un état misérable et enveloppé d’un manteau commun, l’eut recueilli avec humanité et l’eut amené devant son père, cette fois Antigonus lui dit : « Mon fils, cette action vaut mieux que la première ; mais ce n’est pas encore tout à fait bien, puisque tu ne lui as pas ôté ce vêtement qui nous fait plus de honte à nous qui paraissons vainqueurs. » Depuis lors il traita Hélénus avec humanité et avec honneur, et le renvoya en Épire. Maître du camp et de toute l’armée, il se montra doux et clément envers les amis de Pyrrhus.