Page:Plutarque - Vies des hommes illustres, Charpentier, 1853, Tome 3.djvu/210

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continuant le dialogue avec le chœur, il arriva à prononcer ces mots :

Qui l’a tué[1] ?
— C’est à moi, c’est à moi qu’en revient l’honneur,


Promaxéthrès, qui était au festin, s’élança de table, et lui prit des mains la tête, en s’écriant : « C’est à moi de chanter le morceau plutôt qu’à lui. » Le roi, charmé de cet incident, lui donna la récompense d’usage, et fit don d’un talent à Jason.

Tel est l’exode[2] par lequel finit, comme une tragédie, l’expédition de Crassus.

Cependant Hyrodés reçut la juste punition de sa cruauté, et Suréna de sa perfidie. Suréna fut peu de temps après mis à mort par Hyrodés, jaloux de sa gloire. Hyrodès perdit Pacorus vaincu dans une grande bataille par les Romains ; il tomba malade lui-même et devint hydropique, et Phraate, son fils, conspira contre lui et lui donna du poison. La maladie reçut et absorba en elle-même le poison et ils se chassèrent l’un l’autre : Hyrodès se sentait soulagé ; mais alors Phraate prit la route la plus courte : il l’étrangla.

  1. Il y a, dans le texte d’Euripide : « Quelle est celle qui l’a frappé ? »
  2. L’exode, dans la tragédie antique, était une sorte d’épilogue qui servait à compléter le dénouement, en fixant définitivement le sort des principaux personnages qui avaient figuré dans l’action.