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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

quoi je m’avise : je sors le soir et rentre le matin, aux cris des coqs qui s’éveillent (861-864).

Les odieux accordent souvent à des gens sans valeur le bien de la richesse ; il est nul, et ne profite ni à eux-mêmes, ni aux autres. Mais la gloire de la vertu ne périra point. L’homme courageux est le sauveur de son pays et de sa ville (865-868).

Tombe sur moi ce vaste ciel qui nous couvre, cette voûte d’airain, effroi des hommes rampant à la surface de la terre, si je ne vais au secours de ceux qui m’aiment ! Pour mes ennemis, je veux être leur chagrin, leur malheur (869-872).

Ô vin, je te loue en un point, en un point je t’accuse. Je ne puis tout à fait ni te haïr ni t’aimer. Tu es à la fois bon et mauvais. Quel homme ou parlerait contre toi, ou ferait ton éloge, en gardant la mesure de la sagesse (873-876).

Jouissons de la jeunesse, ô mon âme ! Bientôt vivront d’autres hommes, et frappé par la mort, je ne serai plus qu’une noire terre (877-878).

Bois le vin qu’ont produit pour moi, au-dessous des sommets du Taygète, sur son penchant, les vignes plantées par un ami des dieux, le vieux Théotime, ces vignes auprès desquelles il amena, de son champ de platanes, de fraîches eaux. Ce vin chassera loin de toi les pénibles soucis ; sous son influence, tu deviendras beaucoup plus léger (879-884).

Puissent la paix et la richesse régner dans cette ville, afin que je goûte avec d’autres la joie des festins ! Je ne suis point un amant de la guerre (885-886).

Ne prête pas trop l’oreille à l’appel éclatant du héraut ; nous n’avons point à combattre pour notre patrie (887-888).