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POÈTES MORALISTES DE LA GRÈCE

d’avoir accompli son œuvre, il est descendu dans la demeure de Pluton ; un étranger a pris possession de ses biens, de sorte qu’il a travaillé sans fruit et pour enrichir qui lui était indifférent. J’en ai vu un autre uniquement occupé de complaire à son ventre. Il a tout dissipé, et il dit : « Je me retire après m’être donné de la joie » ; et maintenant il mendie auprès de tous ceux de ses amis qu’il peut rencontrer. Je conclus, Démoclès, que le mieux est de régler sa dépense sur sa fortune. Car, ainsi, après avoir travaillé, vous ne laisserez pas à un autre le fruit de votre travail, et vous ne subirez pas la servitude de la mendicité, et, quand la vieillesse arrivera, vos richesses n’auront pas disparu. Au temps où nous vivons, il est bon d’en avoir. Êtes-vous riche ? Vous comptez beaucoup d’amis. Êtes-vous pauvre ? Fort peu. Sans fortune on n’est plus également homme de bien (903-932).

Épargnez, c’est encore le meilleur parti, puisqu’après votre mort, nul ne vous pleurera, s’il ne voit que vous avez laissé du bien (931-932).

À peu d’hommes font cortège la vertu et la beauté. Heureux, qui a obtenu l’une et l’autre ! Tous l’honorent ; les jeunes gens, les hommes de son âge, ses aînés s’écartent devant lui. Vieillissant lui-même, il croît en importance parmi ses concitoyens, et nul ne songe à le blesser dans son honneur ou dans ses droits (933-938).

Ma voix ne peut faire entendre de doux accents, comme celle du rossignol, car j’ai passé à table la nuit dernière. Je ne me plains point du joueur de flûte, mais mon ami, qui n’est pas sans sagesse, me quitte (939-942).

Je chanterai près du joueur de flûte, me tenant à sa droite et invoquant les dieux immortels (943-944).