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SENTENCES DE THÉOGNIS DE MÉGARE

Pour aujourd’hui, buvons, réjouissons-nous, avec d’heureuses paroles aux lèvres ; ce qui doit venir après, c’est l’affaire des dieux (1047-1048).

Comme un père à son fils, je te donnerai d’utiles conseils ; qu’ils pénètrent dans ton âme ! Prends garde que la précipitation ne te conduise au mal. Délibère d’abord, te recueillant profondément en toi-même, consultant la raison. Les fous laissent voler çà et là leur esprit : la réflexion conduit à de bonnes et sages pensées (1049-1054).

Laissons ce discours ; accompagne mon chant de ta flûte, et que, tous deux, nous nous souvenions des Muses. Les Muses nous ont fait, pour en jouir, ces aimables présents, à toi, à moi, à nos voisins (1055-1058).

Connaître le caractère des hommes est chose difficile, Timagoras, à qui les regarde de loin, quelque habileté qu’il ait d’ailleurs. Chez les uns, en effet, la méchanceté se cache sous la richesse ; chez les autres, la vertu sous la pauvreté (1059-1062).

Jeunes, reposez, la nuit, près d’une compagne de votre âge, goûtant le charme des amoureux travaux, ou bien encore, dans les festins, unissez votre voix aux sons de la flûte. Rien de plus délectable pour les hommes et pour les femmes. Que me font la richesse et l’honneur ? Le plaisir et la joie l’emportent sur tout (1063-1068).

Déraisonnables, insensés, ceux qui pleurent les morts et ne pleurent pas la fleur de leur jeunesse, qui bientôt n’est plus (1069-1070).

Accommode-toi, Cyrnus, aux mœurs diverses de tes amis ; prends un peu du caractère de chacun. Aujourd’hui il conviendra que tu suives celui-ci ; une autre