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SENTENCES DE THÉOGNIS DE MÉGARE

d’un vaste marais, libre des liens qu’il a rompus. Pour toi, qui ne m’auras plus pour ami, tu reconnaîtras plus tard ma prudence (1095-1100).

… Qui que ce soit qui t’ait conseillé à mon sujet, qui ait voulu que tu me quittasses, renonçant à notre amitié (1101-1102).

La violence a perdu et Magnésie, et Colophon, et Smyrne : vous aussi, elle vous perdra, Cyrnus (1103-1104).

Si tu es, comme l’or fondu dans le creuset, éprouvé par le contact de la pierre de touche, par le frottement du plomb, tu seras reconnu pur et reçu de tous (1105-1106).

Malheureux, je suis devenu, dans ma disgrâce, un jouet pour mes ennemis, et pour mes amis un fardeau (1107-1108).

Les bons, Cyrnus, sont maintenant les méchants, et les méchants sont les bons. Qui pourrait voir patiemment les bons sans honneur et les méchants honorés ? L’alliance du méchant est recherchée par l’honnête homme ; ils se trompent mutuellement, ils rient les uns des autres, ayant perdu le souvenir et du bien et du mal (1109-1114).

Riche, tu m’as reproché ma pauvreté, mais j’ai encore quelque chose et j’y ajouterai, avec l’aide des dieux (1115-1116).

Plutus, le plus beau, le plus recherché des dieux, avec toi, même le méchant devient honnête homme (1117-1118).

Puissé-je aller jusqu’au bout de mes jeunes années, et avec l’amour de Phébus Apollon, fils de Latone, de Jupiter, roi des immortels, afin que je vive à l’abri de tous les maux, goûtant à la fois