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NOTICE SUR HÉSIODE

dans l’antiquité, mais perdue aujourd’hui, sauf un petit nombre de fragments, et qu’on trouve citée jusqu’au ve siècle de notre ère, sous les noms divers de Catalogue des femmes (les mères de héros), de Grandes Eœées (à cause d’une formule qui s’y répétait de récit en récit), ou de Généalogies héroïques ; car ces différents noms semblent désigner un même corps d’ouvrage, d’une étendue plus considérable qu’aucun des autres poèmes hésiodiques, et distribué en cinq livres, qui furent peut-être des chants originairement distincts. La tradition les attribuait en masse à Hésiode ; mais la critique y reconnaît sans peine des signes nombreux de postériorité, même relativement à la Théogonie, bien qu’ils semblent y tenir aujourd’hui encore par la dernière partie, sans doute ajoutée après coup, de celle-ci. Le fragment le plus considérable des Grandes Eœées fut détaché, on ne sait à quelle époque, pour servir d’introduction au petit poème parvenu jusqu’à nous avec le titre de Bouclier d’Hercule, quoique la description de ce bouclier ne soit qu’un accessoire du combat d’Hercule et de Cycnus, qui en est le véritable sujet. Ce petit poème, du moins avec cet accessoire, imitation ingénieuse, mais récente, de la description du bouclier d’Achille dans l’Iliade, ne saurait, malgré les sentiments d’Apollonius de Rhodes, passer pour une œuvre hésiodique, au même titre que les Noces de Céyx, la Descente de Thésée aux enfers, l’Épithalame de Thétis et de Pélée, qui paraissent avoir été autant d’épisodes de la Héroogonie. D’autres ouvrages perdus également

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