Aller au contenu

Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
59
POÉSIES DE BURNS.


VI.


Vous, grandes, hautaines, vertueuses dames,
       Si serrées dans vos pieux corsets,
Avant de dire des injures à la pauvre fragilité,
       Supposez un chansement de cas :
Un jeune homme adoré, une occasion propice,
       Une inclination traltresse —
Mais, laissez-moi vous le dire à l’oreille,
       Vous n’êtes peut-être pas une tentation.

VII.


Jugez donc avec indulgence l’homme votre frère,
       Avec plus d’indulgence encore la femme votre sœur ;
Quoiqu’ils puissent aller un peu de travers,
       Errer est chose humaine :
Un point reste toujours grandement obscur,
       Le mobile qui les fait agir ;
Et vous pouvez distinguer tout aussi mal
       Jusqu’à quel point ils s’en repentent.

VIII.


Celui qui a fait le cœur, Lui seul
       Peut nous juger pleinement ;
Il connaît chaque corde — son ton divers,
       Chaque ressort — son objet divers :
Quant à la balance, soyons donc muets,
       Nous ne peuvons jamais la regler ;
Ce qui est fait, nous pouvons le supputer en partie,
       Mais nous ne savons pas à quoi on a résisté,



ÉLÉGIE DE TAM SAMSON.


                  « Un honnête homme est le plus noble ouvrage de Dieu. »

Pope.


La vieille Kilmarnock a-t-elle vu le diable ?
Ou le grand Mac Kinlay ! s’est-il foulé le talon ?
Ou Robinson est-il rétabli et en état
       De prêcher et de lire ?
« Non, pis que tout cela ! » s’écrie chaque jeune garçon,
       Tam Samson est mort :

1. Voir la pièce intitulée Ordination, stances ii et ix (N. d, trad.)