Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/166

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
116
POÉSIES DE BURNS.


Ou bien est-ce le hautain thane féodal
Avec sa chemise à manchettes et sa canne étincelante,
Qui ne se croit pas sorti de la côte d’Adam,
° Mais marche fièrement,
Tandis que les toques et les bonnets sont ôtés
Lorsqu’il passe ?

Ô Toi, de qui vient tout ce qui nous est donné de bon
Donne-moi une dose d’esprit et de bon sens,
Puis chasse-moi, s’il te plaît, à l’aventure,
Au travers de l’Ecosse ;
Je nc changerai pas avec bourgeois ou lairds,
Dans tout leur orsuvil :

Si la charte de notre état était :
« Sous peine de l’enfer, sois riche et puissant, »
Alors la damnation serait notre destinée
Sans remède ;
Mais, grâce au ciel, ce n’est pas de la sorte
Que nous apprenons notre Credo.

Car telle était la teneur du royal mandat
Quand commença la race humaine :
« L’homme sociable, affectueux, honnête,
Quel qu’il soit,
C’est celui qui se conforme au vaste plan de la Nature,
Et nul autre que lui ! »

Ô mandat glorieux et divin !
Les sectateurs des neuf déguenillées,
Pauvres diables insouciants, peuvent pourtant briller
D’un éclat glorieux,
Tandis que les sordides fils de la race de Mammon
Seront obscurs comme la nuit.

Quoiqu’ici ils raflent, et pressurent, et grondent,
Leur vil embryon d’âme
Peut hurler dans quelque future carcasse,
L’effroi de la forêt ;
Ou dans quelque hibou ennemi du jour
Peut fuir la lumière.

Alors puissent Lapraik et Burns s’élever
Pour atteindre leur ciel natal,
Ft chanter leurs plaisirs, leurs espérances et leurs joies
Daus quelque douce sphère,
Toujours plus étruitement unis par les liens de l’amitié
À chaque année qui passe !