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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/170

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POÉSIES DE BURNS.


Ils ne se donnaient aucune peine pour peser leurs paroles
Ou donner des règles,
Mais ils exprimaicnt leurs pensées en simple ct plat écossais,
Comme vous ou moi.
Dans ces anciens temps. ils croyaient que la lune,
Juste comme une chemise ou une paire de souliers,
.S’usait par degrés, jusqu’à ce que le dernier morceau
Disparût à leurs yeux,
Et que, peu après qu’elle était finie,
ils on avaicnt une neuve.
Ceci était tenu pour certain — sans conteste ;
1 ne leur était jamais venu cn tète d’en doutr,
Jusqu’à ce quo des jeunes gens se levassent pour le réfuter,
Disant que c’était faux ;
Et il y cut à ce sujet force tapage
Et long ct bruyant.
Certains bergers. versés dans les livres,
Soutinrent que les vieux se méprenaient ;
Car la vérité était que la vieille lune tournait un coin
Et disparaissait,
Et, revenant, se remontrait
Plus brillante aux veux.
On le nia, on l’affirma ;
Les bergers et les troupeaux furent dans l’alarme :
Les vénérables barbes grises tempétèrent et s’indisnèrent
Que des blancs-bocs
Sc crussent plus éclairés
Que leurs vieux parents.
De proche en proche on en vint aux bâtons ;
Des mots ct des jurements aux bosses et aux entailles,
Et plus d’un garçon attrapa sur la tête
De bons coups,
Et quelques-uns, pour leur apprendre à faire les malins,
Furent pendus ct brûlés.
Ce jeu se joua dans beaucoup de terres.
Et les Vicille-Lumière avaient des mains telles,
Que, ma fui, les jeunes gagnèrent au large
D’un picd agile,
Jusqu’à ce que les lairds interdissent, par de strictes défenses,
Ces sanglantes algarades.
Or les Jeunc-Lumicre avaient ou une telle frayeur.
Qu’on les croyait ruinés de fond en conthle :