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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/290

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POÉSIES DE BURNS.


CX VI.
J’AIME MA JEANNE.
Entre tous les points d’où le vent souffic,
Je préfère beaucoup l’ouest ;
Car là demeure la jolie fille,
La fille que j’aime le mieux :
Là croissent des bois sauvages, et roulent des rivières,
Et plus d’une montagne est entre nous ;
Mais jour et nuit le vol de ma pensée
Me ramène auprès de ma Jeanne.
Je la vois dans les fleurs couvertes de rosée,
Je la vois belle et suave :
Je l’entends dans les oiseaux mélodieux,
Je l’entends charmer l’air :
1 n’est pas une jolie fleur qui pousse
Près d’une source, dans un bois ou un pré ;
Il n’est pas un bel oiscau qui chante
Qui ne me rappelle ma Jeanne.
CX VIT.
Oh ! ouvre la porte, montre quelque pitié,
Oh ! ouvre-moi la porte, oh !
Quoique tu aies été fausse, je serai toujours vrai,
Oh ! ouvre-moi la porte, oh !
Froid est le vent sur une jouc pâle,
Mais plus froid ton amour pour moi, oh !
La gelée qui glace la vie dans mon cœur,
N’est rien pres des douleurs que tu me causes, oh|
La lune bléme se couche derrière la vague blanche,
Et le temps disparait pour moi, oh !
Faux amis, fausse amante , adieu ! car désormais
Je ne tourmenterai plus eux ni toi, oh !
Elle a ouvert la porte, elle l’a ouverte toute grande ;
Elle voit son päle cadavre sur la plaine, oh !
Mon tendre amour ! s’écrie-t-clle, et elle tombe à côté de lui
Pour ne plus sc relever, oh]