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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/395

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POÉSIES DE BURNS.


Dédaignez cet avorton, ce magot fané,
Avec tout son bruit et ses cabriolces,
Et associez-vous à ceux qui portent
La bouugette et le sac de cuir.
Et par cette tasse, ma foi ct mon espérance,
Et par ce cher Kilbagie 1,
Si jamais vous manquez, ou que vous ayez peu,
Puisse-je ne jamuis bumecter mon gosier.
Et par celte tasse, etc.
RÉCITATIF.
Le drauineur l’emporta — la belle sans rougir
Tomba dans ses bras,
Complétement vaincue, moitié par l’amour,
Moitié par l’ivresse.
Sir Violino, d’un air
Qui montrait un homme d’esprit,
Souhaita au couple un bon accord,
Et fit sonner creux la bouteille
A leur santé cette nuit.
Mais ce garnement de Cupidon décorha une flèche
Qui joua un mauvais tour à une dame ;
Le violon l’attaqua de l’avant à l’arrière
Derrière la cage à poulets.
Son maitre ct seigneur, qui suivait la profession d’Romère,
Quoique boitant des éparvins,
Se leva cahin caha, et sauta comme en délire
Et les menaça du charmant Davie 4,
Cette nuit.
C’était un gaillard narguant le chagrin,
Si jamais Bacchus cn a enrôlé ;
Quoique la Fortune pesät crucllement sur lui,
Elle n’atteisnait jamais son cœur.
1 n’avait d’autre vœu que — d’être gai,
D’autre besoin que — la soif ;
J1 ne haïssait que — d’être triste,
Et la muse lui inspira
La chanson suivante cette nuît.
AIR,
Je suis un barde sans considération
Aux yeux des gens comme il faut, et tout cela ;
Mais, comme Homère, l’essaim émerveillé
De ville en ville me suit çà et là.

1. Sorte de whiskey, ainsi appcle de la distillerie de Kilbagie dans le Clachkmannanshire, — 2. Allusion à une vicille chanson populaire. LV. d. trad.