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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/50

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xxxviii
NOTICE SUR BURNS

Ainsi Maggy ventre à terre s’enfuit,
Et tout l’enfer en hurlant la poursuit.
      Tam, mon cher Tam : ah ! quel cadeau de foire !
Au feu d’enfer griller comme un hareng !
C’est bien en vain que ta Cathos attend !
La pauvre femme ! avant peu quel déboire !
Va de ton mieux, Maggie, avance donc !
Quand tu seras plus d’à moitié du pont[1],
Remue alors la queue : une sorcière
N’a pas le droit de passer la rivière !
Mais à son but avant qu’elle atteignît,
Ce fut le diable à mouvoir que sa queue :
Car sur le reste en avant d’une lieue,
De ses dix doigts Manny vous l’étreignit,
Et jusqu’à Tam s’allongeait avec rage ! —
Mais de Maggy que ne peut le courage ?
Un élan met son maître en sûreté !
Oui, mais sa queue est laissée en arrière,
Et du croupion que tenait la sorcière
Le tronc à peine à Maggie est resté,

Vous qui lirez cette sincère histoire,
Enfants de père et mère, il faut me croire :
Si vous sentez quelque penchant à boire,
Chemise courte en tête vous trotter,
Songez qu’on paye un plaisir souvent cher,
Roppelez-vous Meg de Tam O’Shanter.

L. W.
  1. C’est un fait bien connu qu’il est interdit aux sorcières et autres
    esprits malfaisants de poursuivre leur proie au delà de la moitié de
    la rivière voisine.