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POÉSIES DE BURNS.

Elle regarde ses enfants nés libres, et belliqueux,
          Boire leur whisky.

Qu’importe qu’aux rayons plus chauds de leur Phæbus,
Les parfums s’exhalent et la beauté charme,
Quand les malheureux inondent de leurs essaims affamés
          Les bois oduriférants,
Ou, pourchassés, deshonorent les armes
          En troupeaux faméliques ?

Leur fusil est un fardeau pour leur épaule ;
Ils ne peuvent souffrir l’odeur de la poudre.
Leur pensée la plus hardie est une envie combattue
          De rester et de se sauver,
Jusqu’à ce qu’un coup parte — et les voilà bien loin, tous pêle-mêle, tâchant
          De sauver leur peau.

Mais amenez un Écossais de sa montagne,
Appliquez-lui un verre de sa boisson dans la joue,
Dites que telle est la volonté du roi George,
          Et que voilà les ennemis :
Il ne pense plus à rien qu’à en tuer
          Deux d’un coup.

Aucun doute glacial, aucune défaillance de cœur ne le tourmente ;
La mort vient, il la voit d’un œil intrépide ;
D’une main sanglante il lui donne la bienvenue ;
          Et, lorsqu’il tombe,
Son dernier soupir s’exhale
          En faibles hourras.

Les sages peuvent fermer leurs yeux solennels,
Et élever un brouillard philosophique,
Et chercher des causes physiques
          Dans le climat et la saison ;
Mais dites-moi le nom du whisky en grec,
          Je vous dirai la raison.

Écosse, ma vicille mère respectée !
Quoique parfois vous humertiez votre cuir
Jusqu’à ce que sur la récolte de bruyère où vous êtes assise
          Vous perdiez votre eau,
(La liberté et le whisky marchent ensemble !)
          Prenez votre goutte !