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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/66

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POÉSIES DE BURNS.

          Aussitôt qu’elle me vit,
                   Bien obligeamment ce jour-là.



IV.


Mettant bonnet bas, je lui dis : « Charmante fille,
          Il me semble que vous avez l’air de me connaître ;
Assurément j’ai vu cette jolie figure,
          Mais pourtant je ne saurais dire votre nom. »
Elle me dit, tout en riaut
          Et en me prenant par les mains :
« Vous avez, pour l’amour de moi, fait
          À tous les dix Commandements
                    Un accroc certain jour.



V.


» Mon nom est Goguette — votre ancienne connaissance,
          La meilleure amic que vous ayez :
Et celle-ci, c’est la Superstition :
          Et celle-là, c’est l’Hypocrisie.
Je vais à la foire sainte de Mauchline
          Passer une heure à me divertir :
Si vous y voulez venir, ce couple ridé
          Nous prêtera fameusement à rire
                    De lui en ce jour. »



VI.


Je répondis : « De tout mon cœur, je le vœux bien ;
          Je vais mettre ma chemise des dimanches,
Et je vous retrouverai au lieu saint ;
          Ma foi, nous aurons de belles remarques à faire ! »
Alors je rentrai chez moi à l’heure du déjeuner,
          Et je ne fus pas long à m’apprêter :
Car les chemins étaient couverts d’un côté à l’autre
          De toutes sortes de gens
                    En troupeaux ce jour-là.



VII.


Ici les fermiers, gens entendus, en habit de cheval,
          Trottaient tout doucement à côté de leurs paysans ;
Là de jeunes garçons bien découplés, en beaux habits de drap fin,
          Vont sautant les rigoles.
Les filles, lestes et nu-pieds, s’assemblent,
          Étincelantes de soie et d’écarlate,
Avec du fromage blanc par grosses tranches
          Et des pains d’avoine cuits avec du beurre
                    Et bien croustillants ce jour-là.