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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/74

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POÉSIES DE BURNS.

jusqu’à ce qu’un certain Hornbock[1] ait pris l’affaire en main,
          Et, ma foi, il me vaincra.

» Vous connaissez Jack Hornbook dans le hameau,
Que le diable fasse de sa panse un sac à tabac.
Il a si bien fait connaissance avec Buchan[2]
          Et autres compères,
Que les enfants me font les cornes en riant
          Et me lardent les hanches.

» Tenez, voici une faux, et voici un dard,
Ils ont percé plus d’un vaillant cœur ;
Mais le docteur Hornhook, avec son art
          Et son habileté maudite,
À tant fait qu’à eux deux ils ne valent pas un p-t ;
          Du diable s’ils peuvent rien tuer.

» Hier seulement, sans aller plus loin,
J’ai lancé à quelqu’un un coup superbe ;
Avec moins, certainement, j’en ai tué des centaines ;
          Et, néanmoins,
J’ai touché un peu l’os,
          Mais rien de plus.

» Hornbook était à côté, prêt à la lutte,
Et il avait si bien fortifié l’endroit,
Que lorsque je regardai mon dard,
         Il était si émoussé,
Que du diable s’il aurait percé le cœur
          D’un chou vert.

» Je tirai ma faux avec une telle furie,
Que je tombai presque de l’élan ;
Mais pourtant le hardi apothicaire
          Soutint le choc ;
J’aurais pu aussi bien m’attaquer à une carrière
          De dur roc.

» Ceux mêmes qu’il ne peut pas visiter,
Il a beau n’avoir jamais vu leur visage,
Pourvu qu’ils —— dans une feuille de chou, et qu’ils l’envoient,
          Sitôt qu’il la sent,
Il dit tout de suite et leur maladie,
          Et ce qui la guérira.

» Et puis les scies d’un docteur, et les couteaux
De toute dimension, de toute forme et de toute force,

  1. Le docteur Hornbook est, par état, membre de l’ordre souverain
    de la Férule ; mais, par intuition et inspiration, il est à la fois aputhicaire,
    chirurgien et medecin.
  2. La Médecine domestique de Buchan.