Faite pour n’inspirer que de durs sentimens,
À de tendres remercîmens
Vous n’êtes point accoutumée.
Commencez à goûter ce qu’ils ont de douceurs ;
Qu’on vous rende partout de suprêmes honneurs ;
Qu’en bronze, qu’en marbre ou vous voie,
Triomphante de la santé,
Rétablir dans nos cœurs le repos et la joie.
À combien de périls Louis serait en proie
Si vous n’aviez pas mis ses jours en sûreté !
Tout ce qu’affrontait son courage
En forçant de Namur les orgueilleux remparts
Peignait l’effroi sur le visage
Des généreux guerriers dont ce héros partage
Les pénibles travaux, les glorieux hasards.
Dans la crainte de lui déplaire,
On n’osait condamner son ardeur téméraire,
Bien qu’elle pût nous mettre au comble du malheur ;
À force de respect, on devenait coupable.
Vous seule, Goutte secourable,
Avez osé donner un frein à sa valeur.
Hélas ! qui l’aurait dit, à voir couler nos larmes,
Dans ce temps que la paix consacrait au repos,
Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/135
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
DIVERSES