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POÉSIES

Sentir tout ce que j’ai senti
Quand j’appris que des maux où vous étiez en proie
Le ciel vous avait garanti.

Ne traitez point, seigneur, ceci de bagatelle ;
Ce que je vous écris je le tiens de bon lieu :
Est-il rare qu’une mortelle
En commerce avec plus d’un dieu
Sache du ciel quelque nouvelle ?

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À la Goutte.

Fille des plaisirs, triste Goutte,
Qu’on dit que la richesse accompagne toujours ;
Vous que jamais on ne redoute
Quand sous un toit rustique on voit couler ses jours ;
Je ne viens pas ici, pleine d’impatience,
Essayer par des vœux, d’ordinaire impuissans,
D’adoucir votre violence.
Goutte, le croirez-vous ? c’est par reconnaissance
Que je vous offre de l’encens.

De cette nouveauté vous paraissez charmée.