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POÉSIES

Dont la douce union des amans est suivie ?
Non, il n’appartient qu’à l’Amour
De mettre les mortels au comble de la joie.
À ses brûlans transports lorsqu’on n’est plus en proie,
Qu’un cœur vers la raison fait un triste retour !



Tyran dont tout se plaint, tyran que tout adore,
Amour, impitoyable Amour,
Donne quelque relâche au mal qui me dévore
Et la nuit et le jour.
Fais, pour me soulager, que mon aimable Alcandre
Devienne un peu plus tendre ;
Va porter dans son sein cette bouillante ardeur,
Ces violens transports, cette langueur extrême,
Dont tu remplis mon triste cœur
Depuis l’heureux moment qu’il aime.
Ne crains pas que tes soins soient mal récompensés :
Mon Alcandre connaît ta puissance suprême.
Il aime ; mais, hélas ! il n’aime pas assez.