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POÉSIES

Publiez à l’honneur du berger qui m’engage
Que ses propres rivaux, sous ces sombres feuillages,
Charmés de ses vertus, ont approuvé mon choix.



Pourquoi revenez-vous, printemps ? qui vous rappelle ?
Le chant des rossignols et leurs tendres amours
Redoublent ma douleur mortelle.
Que le cruel hiver ne durait-il toujours !
Tircis, hélas ! Tircis est infidèle :
Hé ! qu’ai-je affaire de beaux jours ?



Vous revenez suivi de Zéphyre et de Flore ;
La terre sur vos pas s’embellit chaque jour :
Mais, hélas ! beau printemps, vous n’êtes pas encore
Celui qui doit couronner mon amour.
Depuis long-temps mon cœur, ma raison, tout l’appelle.
Il fait lui seul mes plus tendres désirs ;
Et sans lui la saison nouvelle
Ne peut être pour moi la saison des plaisirs.