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POÉSIES

Que ses propres rivaux, sous ces sombres feuillages,
Charmés de ses vertus, ont approuvé mon choix.



Non, rien ne peut égaler mon ennui :
J’aime depuis long-temps un berger qui m’adore,
Et de ma tendresse aujourd’hui
Ce charmant berger doute encore.
Hélas ! peut-il douter que mon cœur soit à lui,
Quand, malgré tous mes soins, personne ne l’ignore ?
Non, rien ne peut égaler mon ennui.



Tu m’arraches à ce que j’aime,
Affreuse nuit, précipite ton cours.
Contre tes horreurs sans secours
Je succombe, cruelle, à ma douleur extrême.
Hé quoi ! dureras-tu toujours ?
Tu m’arraches à ce que j’aime ;
Affreuse nuit, précipite ton cours.