Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
DIVERSES

Ces prétendus trésors, dont on fait vanité,
Valent moins que votre indolence.
Ils nous livrent sans cesse à des soins criminels :
Par eux plus d’un remords nous ronge.
Nous voulons les rendre éternels,
Sans songer qu’eux et nous passerons comme un songe.
Il n’est dans ce vaste univers
Rien d’assuré, rien de solide ;
Des choses ici-bas la fortune décide
Selon ses caprices divers :
Tout l’effort de notre prudence
Ne peut nous dérober au moindre de ses coups.
Paissez, moutons, paissez sans règle et sans science ;
Malgré la trompeuse apparence,
Vous êtes plus heureux et plus sages que nous.


♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣♣

Les Fleurs.


Que votre éclat est peu durable,
Charmantes fleurs, honneur de nos jardins !
Souvent un jour commence et finit vos destins,
Et le sort le plus favorable
Ne vous laisse briller que deux ou trois matins.