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Page:Poésies de Madame Deshoulières 1824.djvu/70

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POÉSIES

Qu’est-ce qui me fait voir que mes fers sont rompus ?
Qui m’a dit que je suis tranquille ?
Souhaiter de l’amour, est-ce n’en avoir plus ?
Que de confus transports, et quelle incertitude !
Mais mon destin n’est plus douteux :
Je vois ce beau berger, ce berger orgueilleux
Pour qui seul j’ai senti tout ce qu’a de plus rude
Un amour tendre et malheureux.
Ah ! je sens renaître à sa vue
Ces tourmens qui faisaient mes plus ardens souhaits.
Le trouble se répand dans mon âme éperdue ;
Je te rends grâce, Amour, j’aime plus que jamais.

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À Madame ***.

songe.

Les ombres blanchissaient, et la naissante aurore
Annonçait dans ces lieux le retour du soleil,
Lorsque dans les bras du sommeil,
Malgré des soins cuisans, je languissais encore
À la merci de ses vaines erreurs,
Dont il sait ébranler le plus ferme courage,